Shiroe - Acte I

Tu t'engages sur une route aux pavés abimés par le temps autant que par les chaussures qui l'ont parcouru. La route est longue et les différents reliefs qui encadrent le chemin te plongent dans une ombre froide qui a le mérite de te préserver du vent. Tu franchis le sommet du mont au moment où le soleil est au zénith. Kuro te suit avec un calme que tu ne lui connaissait pas. La journée s'écoule par distance plus que par temps, certain diront que le soleil est à midi tu le voit à mi-chemin. Tu parcours donc ce plateau battu par les vents, les arbres sont rares et la couverture nuageuse ne te tient pas chaud. La fin de journée arrive en même temps que l'orée d'in bois, le soleil se couche derrière ses arbres.

J'essaie de voir combien de temps il me reste à faire jusqu'au marais en m'aidant du chemin déjà parcouru.
Après quoi je cherche un endroit où monter un camp, et où ramasser du bois étant donné la rareté des arbres.

Tu as bien du mal à déterminer le temps qu'il te reste à parcourir. Tu penses pouvoir arriver d'ici 3 ou 4 heures de marches mais tu n'en sais rien. L'orée de la forêt t'offres plus d'opportunités d'abri que la plaine que tu viens de traverser, aussi tu trouves un chêne immense, probablement centenaire seulement après quelques minutes de marche dans les bois. Ses hautes branches ne laissent, lorsqu'elles ont des feuilles en été, filtrer aucun rayon de lumière, lumière vitale aux arbrisseaux qui pourrait avoir l'idée de s'y installer. Ainsi d'une autorité forte plus que d'une entente cordiale, cet arbre avait imposé son existence aux autres, son ancienneté le faisait régner, comme si la primogéniture était un droit rationnel. Paradoxalement ce chêne majestueux, d'aucuns dirait despotique, était un bon refuge, de par son élognement relatif aux autres arbres qui te permet de t'installer. Le vent est quelques peu atténué, même si ses rafales hurlantes, se font entendre dans un sifflement aigu lorsqu'elles passent dans les branches des arbres attenants.

Je me dirige vers cet arbre afin d'y installer mon camp pour la nuit. Je monte dans un premier temps ma tente. Une fois cela fait, je vais récupérer quelques morceaux de bois dans les environs pour faire un feu et me réchauffer.

Tu saisis la tente sur le dos de Kuro et tu la monte avec difficulté tant le vent a de prise sur la voile. Au final tu réussis à monter ta tente et tu va chercher du bois mais en moins de temps qu'il n'en faut pour dire "c'est le plan tangent du côté libre de la matière tel qu'il minimise le plus grand écart mesurable entre le modèle et le réel" tu trouves ce qu'il te faut pour alimenter un feu toute la nuit durant.

Ramenant le bois proche de la tente sans pour autant y être accolé, me mettant sur un côté de façon à ce qu'elle fasse pare-vent. J'essai alors d'allumer un feu pour nous réchauffer un peu pendant que nous mangerons.

Malgré la tente qui fait obstacle, il te faut un petit peu de temps avant de pouvoir démarrer ton feu, une fois pris cependant il semble stable. Le bois sec que tu as ramassé crépite lorsqu'il s'immole et la flamme vacille à chaque rafale de vent mais au moins la chaleur qu'il engendre est rassurante, presque bienveillante.

Je sors alors les rations qui nous ont été offerte, donne la sienne à Kuro et mange la mienne près du feu. En profitant pour accumuler de la chaleur.

Les rations sont ce qu'elles sont, aussi fade et insipide que nourrissante. Kuro, lui n'y prête pas attention et dévore sa part en un temps record. Le feu vous réchauffe, la nuit est tombée, au delà des branchages qui attendent le printemps pour se couvrir de nouveau, tu aperçois les inombrables étoiles qui parcourent le ciel comme autant de grains de sable dans un desert. Leurs mouvements sont lents mais ordonné, tu les connaît tous sans pouvoir les nommer. Cela te rapelle à quel point la nature est ordonnée, réglée. Chacun des astres possède son mouvement propre, il n'en dévie point, et si un corps célèste vient à passer près de celui ci, il n'en fera rien. Sous cette apparence brouillon, la nature ne cherche qu'à masquer une organisation complexe et complète dans laquelle le hasard ne traduit rien de plus que l'entropie, un manque d'information.

Je reste là un moment. Profitant de l'instant, observant le ciel étoilé auprès du feu. Puis sentant la fatigue me rattraper, j'éteins le feu, le recouvrant de terre pour qu'il ne reprenne pas et vais me coucher dans la tente avec Kuro. M’emmitouflant dans ma couverture.

Tu étouffes le feu avec la terre environnante, tu pars ensuite dans la tente, suivi par Kuro. Il s'endort à côté de toi, pendant que tu confine dans ta couverture d'hiver

25 Jelïau de l'ère Artaith.

Tu te réveilles un peu avant Kuro.

J'ouvre la tente espérant m'être réveillé tôt. J'observe les alentours, si rien est à signaler, je fait l'inventaire de ma nourriture et de mon eau.

En faisant l'inventaire de ce qu'il lui restait pour survivre, tu te rends compte qu'il te reste à peu près 1 litre d'eau, et une ration pour une journée. Tu te lèves, le vent souffle moins qu'hier, sans doute lassé de l'avoir fait toute la nuit. La nuit pèse encore sur les environs, et la nature engourdie par cette masse a du mal à émerger de son sommeil. Du givre recouvre les plantes, les températures froides ayant eue raison de la rosée.

Je me couvre comme il se doit pour ne pas attraper froid et commence à ranger mon campement, répartissant les charges pour ne pas être gêné.
Une fois fait, je me met en quête de provisions jusqu'à avoir suffisamment de quoi manger ou une heure maximum. Je laisse Kuro chasser comme il l'entend sans m'en éloigner trop non plus, pendant que je cherche des fruits, baies, racines, plantes, écorces et autres que je sais comestibles.

Après avoir démonté ton campement, tu pars explorer la forêt. Très à l'aise dans ton élément naturel tu repères des baies, et même quelques légumes à l'état sauvage, si bien que tu penses pouvoir tenir deux jours rien qu'avec cela. Sur ton chemin tu croises un ruisseau, qui n'est pas encore totalement gelé. Tu remplis ton outre avec. Après une trentaine de minutes Kuro revient vers toi, le pelage un peu crasseux, il se lèche les babines, sans doute a t il trouvé une proie qui l'aura nourri. La luminosité se fait plus grande, la lune menace de disparaître sous l'horizon mais le soleil lui est encore loin de se montrer.

- Hé bien la chasse a été bonne pour nous deux on dirait.

Fort heureux de ces trouvailles, j'empaquette soigneusement tout cela sans nous surcharger outre mesure.
Quand j'ai terminé, nous reprenons notre route vers le marais.

Au fur et à mesure que tu avances, le sol devient plus meuble, et malgré les températures basses la terre se transforme en boue, tu entres plus profondément dans le marais et tu sens toi aussi cette aura malsaine. L'humidité s'est fait plus présente et la végétation à changée en conséquence.

Je continue de progresser un peu dans le marais observant quelque chose qui pourrait m’interpeller autre que cette aura. Je redouble de vigilance quant aux créatures qui pourraient surgir mais notamment là où je met les pieds de peur de m'enfoncer.

Tu ne perçois rien que des ombres, tu crois entendre sans jamais voir, comme si la vie se dérobait à ta vue. Tu t'avances dans le marais, tu éprouves des difficultés à ne pas salir tes bottes. Le marais est lugubre, l'air humide t'étouffe, tes pensées suffoquent avec toi, tu as du mal à réfléchir, la présence magique t'omnibules, tu la cherche, en tatônant tu te rapproches. Kuro est mal à l'aise. Tu crois entendre alors que tu te rapproches des bruits étranges autour de toi. Tu penses apercevoir des yeux qui brillent dans les recoins sombres, les tiens clignent et les premiers disparaissent. À force de regards tu finis par distinguer un loup gigentesque caché, sa taille imposante n'ayant pas réduit ses dispositions à la chasse, il attend perniceux, que le moment soit bon. C'est lorsque vos regards se croisent que vous considérez mutuellement la présence de l'autre. Il réagit en premier, il se met à courir, mais la grande distance qui vous sépare lui interdit de te bondir dessus, il n'est plus qu'à quelques mètres de toi.

Par réflexe, je tente de me protéger avec mon écu en le mettant en opposition face aux armes naturelles de l'animal tandis que mon autre main va chercher le manche de ma cimeterre.

La griffe du loup vient lacérer ta chair, t'ouvrant une large plaie dans l'abdomen. Kuro saute à la gorge du loup pour le mordre mais ce dernier l'ejecte en se débattant violemment.

J'essaie de me positionner pour prendre en tenaille la bête avec Kuro et le frappe avec ma cimeterre dans le corps.

Alors que ta targe te permet d'encaisser l'énorme griffe qui fonçait vers toi à toute allure, tu ripostes en envoyant la lame de ton cimeterre dans le flan de l'animal, Kuro, situé de l'autre côté de la bête, arrive à mordre la patte de celle ci. Malgré cela la bête ne vacille pas.

Puisque la bête est tournée vers moi, je relance une attaque au niveau de la tête.

Gêné par la contrainte imposée par deux adversaire, la bête parvient à esquiver Kuro mais ne peut pas empêcher ta lame de se planter dans son épaule. Tu sens l'acier traverser sa fourrure épaisse et s'arrêter après avoir entaillé l'os de la bête. Tu dégage ta lame juste à temps pour pouvoir éviter les crocs de la créature, chacun gros comme un couteau.

J'abat ma lame de toute mes forces sur le crâne de l'animal pour tenter l'achever.

Kuro distrait la bête en tentant une attaque qui n'aboutit pas, tu en profites pour entailler le flan du gigentesque canidé. Ce dernier va pour contre attaquer mais sans succès.

Je continue d'attaquer pour le lacérer avec ma cimeterre.

Alors que Kuro parvient à ouvrir la panse de la bête à grand coups de crocs, tu tentes une attaque, la créature esquive rapidement, c'est à ce moment précis que tu constates ton erreur, tu as laissé une ouverture. Ni une ni deux le loup s'engouffre dans celle ci. Pendant un instant le temps te semble figé, tu vois les griffes acérées, s'approcher à une vitesse vertigineuse de ton torse. Tu les sens lacérer ta chair. La violence du coup est telle que tu est projeté quelques mètres plus loin contre un arbre. Tu entends un craquement d'os, ton épaule te fait souffrir du moins ce qu'il en reste.

Je me relève tant bien que mal, tentant de lever mon bouclier pour adopter une posture défensive, prêt à parer ou esquiver pour contre-attaquer. Si la bête se retourne sur Kuro, je l'attaque par derrière.

Alors que le loup se retourne sur Kuro, tu fonces sur la bête et tu encastres ton cimeterre dans ses entrailles, dans un horrible râle d'agonie tu sens le loup devenir une masse inerte qui s'effondre alors.

Je m'assure que la bête est morte. Si c'est bien le cas, je me lance un soin superficiel pour soigner succinctement les saignements.

La chose qui se tient devant toi n'est plus qu'une masse de chair, d'os et de poils. Tu convoque alors un infime portion d'énergie divine afin d'arrêter les saignements, tu souffres toujours, mais l'hémorragie ne causera pas ta fin.

Je lance une détection de la magie espérant trouver un indice.

Tu te concentres afin de lancer une détection de la magie. Tu ressens dans un premier temps une faible trace de magie dans la créature que vous avez terrassé, premier objet de ton attention, puis tu distingues un puissance magique incroyable, elle est lointaine, mais si puissante que tu en ressens les émanations jusqu'ici. Grâce aux lignes de champ composant la signature magique tu parvient à donner une direction de laquelle provient l'aura. Tu sais désormais où te diriger.

Avant de reprendre la route, j'essaie de voir si par mes connaissances je trouve des herbes ou autres végétaux pouvant m'aider (apaiser la douleur, aide à la cicatrisation etc...).
Si il n'y a rien de tel, je me dirige prudemment vers la signature magique, demandant à Kuro d'être aux aguets.

Tu regardes rapidement la végétation aux alentours, mais rien ici ne te permet de faire obstacle à la douleur. Tu te diriges vers la trace magique, tu la sens devenir plus intense, plus palpable, elle est proche tu le sens. Tu arrives aux abords d'une sorte de cratère, il ne doit pas faire plus de 5 mètres de diamètre, tout, en sa surface, à l'air d'avoir été balayé, à l'exception d'un seul arbre qui se situe en son centre exact. C'est un arbre comme tu n'en a jamais vu, non pas qu'il soit particulièrement grand ou majestueux, simplement que son espèce te soit inconnue. Objet de ta curiosité, tu l'admire un peu plus, son bois est noir comme celui de l'ébène, ses branches effilées et tombantes comme celles des saules pleureurs et il pousse sur le long de celle ci des fleurs sembables à celle des cerisiers si ce n'est qu'elles sont grises comme de la cendre. Son tronc a l'air de s'être enroulé entour de quelque chose, tu remarques alors un joyaux en son coeur, une pierre noire avec un éclat rouge à l'intérieur, ce dernier tourne lentement et de manière imprévisible dans la pierre. C'est de là que vient l'aura magique tu en est certain !

Je m'assure de ne détecter aucune bête comme l'énorme loup dans les alentours. Si je ne détecte rien, je ramasse un végétal et un caillou et les lance dans la zone voir si ils sont affectés par un quelconque maléfice ou autre.

Tu fais ton expérience, mais rien ne se produit.

Je m'approche de l'arbre prudemment. Prêt à m'écarter au moindre danger.

Tu t'approches, Kuro ne s'avantures pas plus loin, tu l'entends aboyer, il n'est qu'à quelques mètres pourtant tu entends à peine son aboiement. Tu te sens étrange, tu as l'impression que sans cesse à tes côtés s'agite le démon, il nage autour de toi comme un air impalpable, tu l'avale et le sens qui brûle ton poumon, et l'emplit d'un désir éternel et coupable. Il accoutumes tes lèvres à des philtres infâmes, il te conduit ainsi loin du regard des dieux, haletant et brisé de fatigue, au milieu des plaines de l'ennui, profondes et désertes, et jette dans tes yeux pleins de confusion des vêtements souillés, des blessures ouvertes, et l'appareil sanglant de la destruction. Tu sens la rage atteindre son paroxysme à chaque pas que tu fait vers l'arbre, comme si chaque mouvement vers l'arbre repoussait le plafond de ta colère toujours plus haut. Tu n'est plus qu'à 50 bons centimètres de l'arbre, non pas l'arbre, ce n'est pas lui qui t'omnibules tu veux la pierre,rien d'autre.

J'essaie de résister à cette envie qui me pousse vers la pierre, tentant plutôt de la frapper avec mon arme.

Faisant fit des sentiments qui te ravagent tu frappes d'un coup sec dans la pierre, qui ne bouge pas d'un pouce.

Je profite d'avoir une certaine liberté d'action pour sortir de la zone et récupérer mes esprits.

Tu sort de la zone, ébranlé, tu recouvres peu à peu tes esprits, mais tu désires toujours ardemment la pierre, il te la faut plus que tout autre chose.

Je continue de m'éloigner un peu, espérant ne plus être obsédé par cette pierre.

Malgré la distance que tu parcours, tu ne parviens pas à l'oublier, tu sens son emprise s'amoindrir, mais ta pensée n'a qu'un seul objet.

Sans rentrer dans le cratère, j'en fais le tour pour rechercher minutieusement un indice pouvant se trouver à l'intérieur ou à l'extérieur. Tel qu'un glyphe, un pentagramme, un symbole etc... Mais aussi peut être une cache secrète.

Malgré ton attention particulière, seul le joyau qui se trouve sur l'arbre est à l'intérieur du cratère, rien de plus. À l'extérieur rien de notable non plus, ou plutôt si quelque chose de spécial entoure cet endroit, c'est sa banalité.

Portant mes couilles, je m'approche de nouveau de l'arbre et me saisi pour la retirer de l'arbre.