Terram - Acte I

Te voilà, dans les combles de cette taverne abandonné, la plume à la main. La pluie tombe toujours dehors.

Le sang bouillant de haine et du désir de vengeance, je ramasse le parchemin que j'avais jeté à terre et commence à écrire une lettre à l'intention d'un de mes contacts du réseau d'espion de Holter.

"Rejoins-moi au lieu où nous nous sommes rencontrés pour la première fois demain au lever du soleil. Le chien a à te parler."

Ce contact devrait être en mesure de m'aider à acquérir des alliés. Il ne devrait pas être trop difficile de rallier Omunia à ma cause, mais s'y rendre maintenant n'est pas judicieux. J'ai tout d'abord besoin du support d'un autre état pour gagner en crédibilité, ainsi que d'attendre que les tensions retombent. La sécurité en Omunia doit être excessivement renforcée à l'heure actuelle. Mon contact aura probablement une suggestion sur la marche à suivre.

Une fois le message écrit, j'enroule le parchemin et le mets dans mon sac. Après avoir refermé l'encrier, je me prépare à partir en quête de l'endroit où déposer ma lettre; j'enfile mon manteau, mets mon tricorne, relève le foulard sur mon visage et enjambe la fenêtre après m'être assuré que personne ne pouvait me voir descendre.

Après avoir repositionné tes habits, tu jettes un rapide coup d'oeil dans la rue, personne en vue, tu peux y aller. Tu enjambes la fenêtre, descend dans l'étroite ruelle, la pluie est battante. Cela ne te décourage pas, ton pas est assuré, tu te diriges vers l'ancien moulin, tu parcours les rues les unes après les autres, sans faillir. Tu aperçois quelques passants, leurs regards sont vides, ils passent sans te regarder, tu arrives devant le vieux moulin, ses pales tournent encore mais il n'écrase rien. Plus personne ne l'utilise depuis longtemps, tu fais attention, personne aux alentours, tu retires la brique habituel, tu n'as presque pas besoin de forcer, dans le creux du mur, quelques lettres sont déjà là, le messager ne devrai pas tarder à passer.

Après avoir effectué quelques déchirures méthodiques sur le parchemin pour indiquer le destinataire, je place mon message parmi les autres lettres et replace la brique précautionneusement.

Il me reste du temps à tuer jusqu'au rendez-vous. Je décide de me rendre à une taverne. Peut-être y trouverai-je quelques renseignements que je pourrai donner à mon contact en échange de sa coopération. Réajustant mon foulard, je reprends le chemin du centre-ville.

Tu reviens dans le centre ville sous la pluie, passant par des petites allées plutôt que de grandes artères, tu cherches des yeux la première taverne dans laquelle tu puisses aller grapiller des informations. Tu finis par repérer cette taverne, "La broche d'argent", elle semble assez sordide, mais très fréquentée.

Je m'approche de la taverne d'un pas lourd, la tête toujours baissée. Une fois abrité par la structure, je retire mon tricorne et vide l'eau accumulée dedans. Je le remets en place et pousse la porte de la taverne.

L'eau coule de ton tricorne, et l'instant d'après tu rentres dans la taverne, c'est un endroit bruyant, plein de vie, toutes les tablées sont occupés à boire ou à manger dans une ambiance joyeuse.

Je me dirige vers une table au fond de la salle qui me permettrait d'avoir une bonne vue sur les autres clients. Pour ne pas sembler trop suspect, je baisse mon foulard mais ajuste mon tricorne de manière à cacher mon visage.

Une fois installé, j'observe attentivement chaque attablée et tend l'oreille, à la recherche de potentiels secrets à offrir à mon contact.

Tu t'installes consciencieusement, et commences à inspecter plus rigoureusment les différentes personnes dans le bar, certains parlent et boient, d'autre mangent et rient, ce sont des gens banaux, sans importance, sans prétentions. Tu portes rapidement sur une tablée de quatre gaillards, qui discutent un peu fort et pas très loin de toi. Tu comprends à leur discussion qu'ils parlent d'une certaine, Mélissa Abster, une noble, ayant hérité il y a quelques années des propriétés terriennes de son père, d'immense champs et quelqu'unes des rares mines de la région. Les gaillards semblent jaloux et admiratif de la chance de la jeune femme, l'un d'eux dit alors quelque chose qui vint toucher ta sensibilité.

[Gaillard 1]: "Il paraît qu'elle aurait fait concevoir par un orfèvre une magnifique parure, si chère que je pourrai vivre le restant de mes jours sans travailler, si je mettait la main dessus."

[Gaillard 2]: "J'en ai entendu parler aussi, mais figure toi que t'est pas le seul à penser ça, j'ai entendu dire que certains voleurs allait tenter le coup."

[Gaillard 3]: "Ouais enfin entre ce qui se dit et ce qui est vrai il y a toujours une marge, de toute façon ça sert à rien de réver, on sera obligé de taffer toute notre vie..."

Tu es alors interrompu dans ton écoute par une serveuse qui vient te demander.

[Serveuse]: "Qu'est ce que ce sera pour vous ?"

Arraché brutalement à mes pensées, j'observe la serveuse attentivement. Après l'avoir jaugée de haut en bas le plus discrètement possible, je réponds à sa requête.

"Bonsoir. Un repas chaud accompagné de vin, je vous prie. Je vous laisse le choix de la nourriture, je ne suis pas difficile."

Après avoir esquissé un léger sourire à la serveuse, je redirige mon regard vers la table d'où venaient ces informations. Une noble avec des terres, une mine et une parure qui vaudrait une somme considérable? Voilà qui pourrait m'être utile. Si je réussis à voler cette parure inestimable, il sera aisé de faire comprendre à madame Abster qu'une meilleure protection de ses terres lui est nécessaire, et j'aurai remporté un allié de poids ainsi qu'une base d'opération. Il faut bien commencer quelque part.

Sans détourner mes yeux des quatre hommes à la langue bien pendue, je m'adresse de nouveau à la serveuse.

"Dites-moi, madame... Auriez-vous entendu parler de Mélissa Abster? Il paraîtrait que sa parure fait nombre de jaloux."

Tu regardes la serveuse, elle a de longs cheveux bruns attachés en chignon, ses yeux sont châtains, son visage est fin, elle est plutôt jolie pour une fille de son rang, ses habits sont grossiers mais elle parvient à briller par sa beauté naturelle.

[Serveuse]: "Je vous apporte ça de suite."

Elle semble à réfléchir à ta question un instant avant de répondre.

[Serveuse]: "Mélissa Abster dites vous ? Il me semble que c'est une noble vraiment riche, mais je n'en sais pas beaucoup plus. Désolé..."

Je hoche la tête.

"C'est bien suffisant. Je vous remercie."

Je m'accoude sur ma table et fait tourner ma chevalière autour de mon doigt en faisant attention de poser mon index sur le chaton afin de masquer l'emblème de Centralis. Voler cette parure ne sera pas chose aisée, et en tirer le soutien de madame Abster non plus. Je devrai compter sur l'aide de mon contact, qui, j'espère, n'a pas pour projet de me livrer à Centralis... J'ai trop peu d'alliés pour tuer ceux qui me restent.
Dans cette éventualité, il me faudra trouver un autre partenaire pour infiltrer la résidence Abster. Je pourrais proposer mes services à un réseau de voleurs, mais cela signifierait me faire un puissant enemi une fois mes véritables intentions découvertes. Je n'ai plus qu'à espérer ne pas avoir à tuer mon contact demain.

Satisfait de mon plan d'action, je sors de ma réflexion profonde et décide d'attendre mon repas en tendant toujours l'oreille vers la table précédente pour d'autres informations sur Mélissa Abster. Une fois mon repas pris, je repartirai immédiatement vers la taverne abandonnée pour me reposer avant mon rendez-vous.

Ton repas arrive avant que tu aies le temps de te reconcentrer sur la discussion. La serveuse arrive donc avec un plateau sur lequel se trouve un plat dans lequel tu vois : une grande côtelette de porc, des haricots et quelques oignons. Le tout est accompagné d'un grand verre de vin.